Carte de blanche de Sandra Hégédus, Samartproject, 2023
Ces poètes seront ! Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme -jusqu’ici abominable, – lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l’inconnu ! Ses mondes d’idées différeront-ils des nôtres ? – Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons. Arthur Rimbaud
La Femme que ne voient pas les surréalistes dans l’oeuvre célèbre de Magritte est le sujet. Elle est celui que revendiquent les Iraniennes en enlevant leurs voiles, celui des américaines qui demandent à disposer de leur corps. Dans les années 50, les femmes de la génération de ma grand-mère étaient une propriété privée. Comment délivrer la femme des images et dépasser l’effrayant test de Bechdel ? J’ai mené cette année un voyage imaginaire dans lequel la femme tentait de voir la femme dans la forêt de son inconscient.



Il y a Camille, celle du Mépris (Godard), qui ressuscite dans le désert d’un Américain dream. L’Alpha Roméo accidentée se métamorphose dans un désert rouge grâce aux chants de la Louba. Des oeuvres sont apparues, une jungle dans laquelle les lianes sont un chemin. Des portes s’ouvrent, des niches se creusent, passages et paysages secrets qui s’ouvrent vers des Bouddhas de Bâmiyân ressuscités.



On retrouve mes sujets principaux, la femme, la nature et une idée du sacré, tous trois menacés. La Lettre du voyant d’Arthur Rimbaud m’a guidée sur ce chemin imaginaire.
Vanina Langer




