Une chambre à soi

Installation de recherche réalisée à DRAWING FACTORY lors d’une résidence créée par DRAWING NOW et le CNAP

Paris, 2021.

Collage et peinture, papier peint et pâte à papier, majorette Gulieta Sprint. 17m2

Dans la chambre d’un ancien hôtel qui me servit d’atelier pendant 6mois au 11 avenue Mac Mahon, Paris 17, j’ai travaillé sur l’espace confiné d’une chambre, le thème de la femme au bain, et le celui de l’atelier d’une artiste – créature.

Je travaille toujours sur la relation de l’être à son environnement, relation plastique de la figure au fond, qui est espace et sens. Cette installation tentait de montrer la fertilité d’un espace quotidien et féminin, avec des matières, des motifs et une histoire ou sa mythologie.

Les thèmes avaient tous à faire avec un personnage de roman que m’a donné son auteur, Philippe Obliger. Ce personnage imaginaire est une femme atteinte d’une maladie imaginaire proche de celle des hommes-bois : une femme-papier qui sécrète de la cellulose d’une pureté absolue. Dans le roman, elle est enfermée par un collectionneur de papiers précieux et prélève sa pate à papier dans sa baignoire, avec une raclette en bois…

Le motif du papier peint, arraché, transformé, répété, a déployé une vie liquide dans tout l’espace, elle prenait parfois relief avec de la pâte à papier. Formes et contre- formes se sont déployées comme des poupées russes. La contre forme m’est chère, comme les matières que je glane. Je crois que c’est le fond qui crée la forme. Ce que l’on re-jette comme la contre-forme, nous informe toujours sur le monde.

Une histoire d’échappée ou d’évanescence d’une femme-paysage s’est mise en place dans l’installation.